كيف تكتب قصة خيالية بالفرنسية
الاجابة هى :
Aurélie et Échinos, les enfants de la mer
Ses parents y avaient mis le prix, mais grâce à eux, elle avait reçu la meilleure éducation possible. Il faut dire que dans ce milieu-là, on ne se nourrissait guère de vulgaires boîtes de vieux thon ou de grasses sardines, mais bien plutôt de quelques algues exotiques, picorées du bout des lèvres avec un air savamment connaisseur.
Bref, Aurélie avait tant bien que mal digéré cette éducation malgré la lourdeur des recommandations roboratives qui l’accompagnaient : « Surtout, ne fais pas de vagues », « Évite de nager en eau trouble »..., des recommandations agaçantes, répétitives, ennuyeuses, incessantes, comme le flux et le reflux des flots obstinés sur une plage déserte du Cotentin, un soir pluvieux de novembre.
Tant, et si mal, qu’à la sortie de l’adolescence, elle s’en battait un peu le coquillage, rêvant de liberté, d’indépendance, de rencontres frétillantes et de bise marine. Aurélie savait ne pas manquer de charme. De l’aube au couchant, elle se dandinait en bord de mer, tout au long de la marée, à l’abri d’une ombrelle bleutée du plus bel effet. Sous son air diaphane et son apparence d’ocelle effarouchée bouillonnaient un tempérament brûlant et une sensualité exacerbée. Elle cachait son jeu.
Échinos ne vivait pas seul. Ses frères se comptaient par douzaines. Mais c’est très à l’aise qu’Aurélie fit son choix. Le cœur a ses raisons et le choix fut le bon.
Au fond de son trou, Échinos, sous son air patibulaire et taciturne, ne suscitait pourtant pas une folle émotion. Mais c’est à lui qu’Aurélie voulait tendre les bras, lui le descendant illégitime de Poséidon et d’Amphitrite, lui le nonchalant, lui le taiseux. Avec ses cheveux hirsutes dressés comme des herses, sa barbe de cinq jours, et son teint basané, il en avait fait fuir plus d’une. Une vraie gueule de métèque, la guitare en moins.
Juste un soupçon de tourbillon dans sa robe échancrée, aux reflets nacrés comme l'entre-deux eaux dans lequel son esprit se trouvait, et le gaillard tomba sous le charme.
Elle l'enlaça de ses longs bras graciles. Il eut comme un comme un grand coup de chaleur. Lui, la chatouilla. Elle en eut un frisson, à se sentir fondre, un de ces frissons telle une gigantesque déferlante, sans doute comme celle contre laquelle ses parents l'avaient mise en garde.
Certaines mauvaises langues sont allées jusqu’à dire qu’avec son cœur de pirate elle lui avait mis le grappin dessus. Mais laissons dire, laissons braire.
Deux mois plus tard, fort respectueux des traditions, Échinos alla demander la main d’Aurélie à un vieux tentacule déshydraté qui le congédia sur le champ. « A-t-on déjà vu une méduse épouser un oursin ? » s'écrièrent en chœur les deux géniteurs, sans se dégonfler le moins du monde.
A & É vivront désormais heureux, loin de tout, mais sur le sable.
Elle, le couve à présent d'un air attendri, sous le clin d’œil complice d'une astérie émue. Lui, ébloui, ne manque pas de piquant, et la couvre de perles et de poissons-lunes.
Mais ils n'auront jamais d'enfant.
Il se raconte pourtant, du côté de la Pointe Rouge, que certains plongeurs très imbibés, et pas que d’eau, auraient croisé les soirs de pleine lune, le regard intrigué de quelques petits échinides aux yeux médusés.
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